Premières victoires pour la campagne

Six mois après le lancement de la campagne « N’exportons pas nos problèmes », la coalition d’ONG et de représentant.e.s d’éleveurs.euses enregistre ses premières victoires.

LA MISE EN PLACE D’UN OUTIL DE SUIVI DES EXPORTATIONS DE POUDRE DE LAIT RÉENGRAISSÉE À L’HUILE DE PALME

Suite aux différents échanges entre les acteurs de la campagne et les services de la Commission européenne, cette dernière a créé une ligne tarifaire spécifique pour la poudre de lait écrémé réengraissée aux matières grasses végétales (MGV).

Concrètement, il s’agit de comptabiliser chaque mois les quantités de mélange poudre-MGV exportées par l’Union européenne et d’identifier les pays d’exportation. Mais également de rendre ces données publiques. Cette ligne tarifaire spécifique permettra ainsi de pouvoir connaître de manière précise et officielle l’état et l’évolution du commerce de ce produit à partir de l’Union européenne.

La mise en place effective de cette nouvelle ligne tarifaire est prévue à partir du 1er janvier 2020. Les premiers chiffres seront disponibles quelques mois plus tard.

C’est une véritable avancée en matière de transparence, qui fait suite à une des recommandations de la campagne. Il n’existait en effet, à ce jour, aucun outil de suivi des exportations de poudre de lait réengraissé aux matières grasses végétales. Pour les acteurs de la campagne, c’est également une importante victoire, car elle va permettre de déplacer le débat des chiffres vers des solutions.

Mais cela montre également que la Commission européenne reconnaît l’importance des enjeux que couvre le sujet.

LA PRISE EN COMPTE DE LA CAMPAGNE PAR LES POLITIQUES

Lors d’un séminaire interne de la Direction générale de la Coopération au développement de la Commission européenne (DG DEVCO) à destination de ses agents, la présentation de la DG TRADE (Commerce) sur le thème « Commerce et systèmes alimentaires durables » s’est achevée avec le visuel de la campagne, sans pour autant qu’un membre de la coalition ne soit présent.

Cette victoire symbolique montre que nos outils ont, à tout le moins, permis de faire passer les messages de la campagne.

L’OUVERTURE DU DIALOGUE AVEC LA COMMISSION EUROPÉENNE

Plusieurs réunions ont eu lieu au cours des mois de septembre et octobre lors de la visite de représentants d’éleveurs ouest-africains. Plusieurs députés européens ont été rencontrés et ont montré un vrai intérêt pour le sujet.

Une réunion à la Commission européenne a réuni des fonctionnaires des trois directions générales les plus importantes pour la campagne (DEVCO, AGRI et TRADE) et ce dans une période très chargée pour la Commission, ce qui démontre une vraie ouverture au dialogue.

La Commission a promis d’inviter les laiteries européennes à prendre part à ce dialogue et s’est dite très intéressée par l’étude à venir sur les aspects nutritionnels. Les échanges se poursuivent entre les acteurs de la campagne et la Commission sur ce dernier point.

LA SUITE

Ce sont trois victoires qui ont été atteintes certes, mais elles sont loin d’être suffisantes pour autant. La question de la cohérence des politiques européennes, non seulement avec les grands objectifs fixés par la Commission mais également entre elles est fondamentale pour le développement des agricultures paysannes du Sud.

La campagne ne s’arrête pas et va rentrer maintenant dans une seconde phase, à suivre…