Les 72h du lait local au Burkina Faso

La 6ème édition des 72h du lait local, organisée par l’Union des Mini Laiteries et des Producteurs de Lait du Burkina (UMPL/B) s’est tenue du 22 au 24 octobre 2020, au centre d’évaluation et de formation professionnelle de Ouagadougou (CEFPO) au Burkina Faso. Les 72h du lait sont une activité phrase qui promeut le filière laitière locale burkinabé. Pendant ces journées, des ateliers, des séances de dégustation et des expositions-ventes de produits laitiers ont eu lieu.

La problématique du « consommons local » se pose avec acuité au niveau de la filière laitière du Burkina Faso. En plus de la concurrence rude et déloyale du lait importé, se sont ajoutées la crise sécuritaire et en 2020 la crise sanitaire de la pandémie du covid-19. Face à ces contraintes, l’ UMPL/B a placé cette édition sous le thème:«Impacts de la Covid-19 sur les efforts de développement durable de la filière lait au Burkina Faso ».

« Nous sommes des petites unités qui transforment entre 50, 100 et 500 litres de lait. Donc vous comprendrez que les petites unités ne sont pas très résilientes et ne peuvent pas faire face à certaines crises. Mais, il faut réfléchir ensemble pour trouver des solutions palliatives pour pouvoir, à l’avenir, résister un peu aux situations de crise », a indiqué DIALLO Adama Ibrahim, président de l’UMPL/B.

 

Le Président de l’UMPL/B, dans son discours, a dépeint les difficultés que vivent les laiteries du fait de la crise sanitaire. Les unités de transformation ont perdu, entre mars et mai 2020, environ 23 millions de FCFA, à cause des méventes, des ruptures de contrats, et des détériorations de stocks.

Malgré ces difficultés, les 70 laiteries membres de l‘ Union créent aujourd’hui 490 emplois directs et 1470 emplois indirects. En plus, courant 2019, 1.300.000 litres ont été collectés par les membres pour un chiffre d’affaire de 927 000 000 FCFA.

L’Union, dans sa vision de promotion, a développé une initiative pour booster la consommation de lait local. Il s’agit de la marque « Faire Faso-lait équitable », qui a pour ambition d’être une marque nationale de référence pour le lait local. Également, des « resto-lait » estampillés « Faire Faso-lait équitable » seront construits dans cinq villes que sont Ouahigouya, Bittou, Bobo-Dioulasso, Fada N’gourma et Ouagadougou.

Quant au ministre des ressources animales et halieutiques, il a rappelé l’importance du secteur d’élevage dans l’économie, en termes de 3e source de recettes d’exportations. Face au constat de la crise sanitaire sur les économies locales, il a également encouragé les acteurs à redoubler d’efforts pour se relever de cette situation difficile. En outre, il a salué le leadership de l’UMPL/B pour l’effectivité de ces journées depuis 5 années, preuve de leur engagement de leurs sur salué le leadership de l’Union, qui est aujourd’hui un acteur incontournable pour la filière lait au Burkina Faso.

« Pendant la période chaude de l’année, c’est très difficile d’avoir le lait local. Et même si on en trouve, c’est très cher… sinon nous savons très bien que le lait local est le meilleur. J’ai dû faire appel à d’autres producteurs et collecteurs pour satisfaire la demande de mes clients », confie Hazara Toé, promotrice de laiterie Café Rio à Bobo-Dioulasso.

Source:  compte-rendu « les 72h du lait local 2020 »,  d’Inter-Réseau développement rural